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Bonne année, MSTs et troubadours.

21 mars 2012

Retour.

Amusant de relire ces choses-là deux ans plus tard. Certaines choses ont changé, d'autres non. J'ai vécu d'autres aventures, pour certaines assez déprimantes, d'autres plus joyeuses. L'un des points culminants de 2011 - 2012 aura probablement été de connaître ce qu'était "le couple", cette notion si abstraite à mes yeux. D'ailleurs, je ne l'ai pas réellement vécue banalement. Pour une fois, je me suis attachée à quelqu'un qui n'était ni un camé, ni un alcolo, ni un autiste, mais au contraire l'exemple même de la Vertu incarnée ... et bizarrement, je me suis sentie relativement sale à côté de lui. Cela ne change en rien le fait que je me suis sentie aimée, et que je pense même que c'était réciproque. Cela m'a notamment prouvée que je n'étais pas démunie de pulsions primitives ni d'envie de plaire. Quoiqu'il en soit, je tire désormais une certaine fierté malsaine à me dire que je suis détachée des personnes passées. Je voudrais bien sûr arracher le coeur de certains, mais je m'en suis détachée, et je me surprends parfois à avoir de véritables pensées typiquement "gonzesses like". 

La grande époque des voyages est désormais terminée, à mon grand regret, mais j'ai décidé de poursuivre mes études et d'atteindre le fameux et salvateur "Bac +5" dès la rentrée de septembre. Ingénierie des médias, car j'ai décidé de donner libre court à mon côté nerd et geek qui ne fait que s'accroître depuis le début de l'année 2011, notamment grâce à la découverte du jeu Minecraft. Point positif : j'y ai rencontré des personnes géniales dont le fameux spécimen de la gente masculine dont je me suis amourachée. Mauvais point : j'ai quasiment renoncé à toute forme de sociabilisation et à l'exposition au soleil, ce qui a provoqué une carence relativement importante en vitamine D. Je me persuade que le café, le chocolat et les endives à la vapeur sont une alimentation saine et variée, et que cela suffira à couvrir tous mes besoins, en addition à la vodka du week end et aux clopes de la journée.

Je ne mentionnerai que les grandes lignes de mon périple vers le pays natal après la fin de mon contrat : j'ai donc pris l'avion en juin 2011, puis je me suis royalement emmerdée comme un rat crevé sur LR pendant plusieurs mois afin de soutenir moralement mon padre, hospitalisé une seconde fois en hôpital psychiatrique, puis j'ai eu l'envie de partir découvrir la Bretagne en m'installant sur Rennes, mais mon karma merdissimal naturel m'a ratrappée, donc j'ai fini par me replier à quelques mètres de mon frère, c'est à dire à Poitiers, dans une rue de l'hypercentre peuplée de maisons à colombages, ce qui me donne envie de voir la neige tomber sur ces toits relativement souvent. 

D'ailleurs, c'est un peu ce qui pourrait se passer maintenant. L'insomnie ne semble pas vouloir cesser, donc il serait peut-être temps pour moi d'aller me faire un mug de café bien serré et de m'asseoir sur le rebord de la fenêtre en fumant une cigarette. Je sais bien que je finirai par penser à lui de toute façon. Je pense souvent à des situations impossibles lorsque je suis entourée par le silence pesant des nuits de la Vienne. Jamais des yeux bleus ne m'auront semblée aussi sympathiques à regarder. Avec ses cheveux blonds, son rire d'enfant et son corps d'éphèbe, j'ai presque l'impression de vivre enfin l'adolescence dont j'ai été si longtemps privée.

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25 février 2010

Les mois passent et je finis par oublier.J'en

Les mois passent et je finis par oublier.

J'en oublie que j'ai laissé ma vie de citoyenne française à LR. J'en oublie la famille, les amis proches, les promesses faites. J'ai pris un billet d'avion et me suis expatriée, en laissant derrière moi les bons souvenirs tout comme les merdes qui me donnaient envie de crever à 20 ans ; celles qui vous amènent à vomir un bon litre de vodka par dessus la lunette des chiottes, à côté d'une bite appartenant à un quelconque ami ayant eu une soudaine envie d'uriner. Fuir les conneries, fuir cette ville et mon karma natal de merde, fuir les êtres faibles, les enculés, les trous à foutre que j'ai pu croiser en 21 ans. Bon anniversaire Poing-qui-pue, et n'oublie pas de changer de numéro.

J'ai donc fait mes valises, et j'ai acheté un billet à 100€ pour Birmingham. Aller simple. J'ai pleuré dans les bras de mon amie d'enfance, j'ai pleuré devant les agents de la douane en pensant à mon chat, j'ai aussi pleuré certains soirs en pensant à ce que j'avais laissé derrière moi, je pleurais parce que j'allais finalement cesser de me complaire dans mon masochisme, et je pleurais parfois par peur de la merdicité de ce qui pouvait éventuellement m'attendre.

Finalement, si je repense à ces six derniers mois, je me dis que je ne les échangerais pour rien au monde. L'alcool, le pognon, les drogues, les rencontres éphémères, et ce, sans avoir de comptes à rendre ... ça me fait pleurer ça aussi. De bonheur, je l'ignore, mais ça me secoue les tripes. C'est ce que je voulais après tout, ressentir de nouveau. Retrouver l'envie de prendre soin de sa gueule pour plaire à une personne, une pulsation violente du côté de l'estomac lorsque l'Irlandais s'approche de moi pour danser.

C'est toujours ça de gagné. Même si je ne retrouve toujours pas la violence des émotions d'autrefois, même si les personnes me semblent fades et stupides, même si je reste persuadée que les hommes sont des êtres bons à brûler. Je reste coincée avec cette idée selon laquelle c'était mieux avant. Les êtres que je connaissais étaient mieux. Plus authentiques. Uniques. La jeunesse d'ici est une copie d'une copie d'une copie. Délavée. Usée. Plus fade encore que le reste.

Au milieu de ce foutoir, il y a moi. J'aimerais revoir son visage. Faute de pouvoir, je me concentre sur de pâles sosies. Je n'arrive pas à apprécier ma jeunesse.

24 février 2010

I'm a Fake.

La maison de l'Irlandais est une sorte de tour des vices. Je peux voir dans les yeux de cet abruti qu'il a dû sauter une bonne dizaine de slags dans chacune des pièces.

Je ne comprends pas la façon de penser des britanniques, et encore moins la façon dont fonctionne le cerveau de l'Irlandais. Ce type est un fieffé trou du cul qui ne dévoile rien à part un sourire des plus hypocrites. Il fume, je fume, son collègue gay fume, et c'est ainsi que nous nous retrouvons souvent tous les trois tassés derrière la porte menant au jardin, clope au bec, grelotant sous les flocons de neige qui n'en finissent plus de tomber.

Je l'aime bien l'Irlandais, avec ses larges épaules, son rire surpris lorsque je l'insulte et sa façon de danser sur de la merde sous l'effet des shakies. Je pense pouvoir faire partie d'une certaine normalité en disant que ce type là m'attire. Physiquement. Uniquement physiquement. Pour la première fois, j'admets apprécier un total demeuré au faciès plutôt agréable. Je ne dis pas que cela me convient. Avec le temps et à l'usure, on finit par se contenter de ce que l'on trouve.

L'Irlandais est un animal. Une sorte de bête prête à pisser sur tout ce qui l'entoure afin de prouver que tout lui appartient. Prête à tout, tant qu'il s'agit d'en tirer un quelconque plaisir. Son collègue gay m'amuse également avec son allure de dandy mêlée à genre de James Barris façon Scanner Darkly. Tous deux sont prêts à tout afin de gagner du pognon tout en n'en branlant pas une.

Nous parlons de "strawberry cheesecake", de donkey punch, bref, des choses qui me permettent d'améliorer mon anglais. Les mois passent et je finis par oublier.

Je me sens bien ici, je pourrais presque croire que je ne suis pas socialement inapte.

1 janvier 2010

Ghosts from the past. - On abrège.

Le break hellairien s'achève et me laisse une sensation d'amertume.

Je ressens divers manques ; personnes/substances/objets/lieux/habitudes perdues facilitant la vie et j'en passe. J'enterre 2009 en essayant de redessiner son visage de mémoire. Pas évident. Les traits se font de plus en plus abstraits, imprécis, imparfaits. Parfois, je me prends à regretter. J'aurais voulu rester, être faible et subir. Ce que je fais si bien et ce pour quoi je me hais.

Les visages que je rencontre ne sont que de pâles copies merdiques des vestiges du passé. Les connaissances faites ne sont que de vulgaires sosies. J'en viens à regretter le véritable sadisme, l'authentique douleur, celle provoquée par des êtres purement addictifs et néfastes comme la personne dont j'essaye actuellement de me rappeler le visage. Au moins j'avais une bonne raison de sourire, une raison de me lever le matin. Je n'ai jamais rien eu à offrir. La souffrance qu'il m'infligeait me permettait au moins de ressentir quelque chose.

2009 s'achève. Bilan à chier, le moral des troupes au plus bas. Le mien y compris. Déceptions, pertes humaines considérables.

Je tuerais pour revivre l'année 2006-2007. Revenir à l'âge où tout était plus simple et facilement accessible. La réussite, l'attirance maladive, l'insouciance de nos gestes maladroits, l'extrême violence des sentiments. Corrosifs. Je m'enfonçais dans un océan de merde sous les applaudissements de mes proches.

Fade. Voilà ce que c'est. Ma vingtaine est fade. Usée jusqu'à la corde maintenant que je ne peux plus croire en rien. Il ne reste que des rouages s'agitant pour le principe. Toujours.

14 novembre 2009

We don't belong here anymore.

Halloween. J'ai la tête dans la cuvette et que je dégueule des flots de vodka et de bile dans l'appartement de cet abruti de parisien. Et là, à cet instant précis, je me dis qu'il serait grand temps d'effacer mes derniers souvenirs de H.R. Enfin.

Trois mois au pays de la très sainte reine. J'apprends à détruire chacune de mes icônes par tous les moyens disponibles ; je mets un terme à ces cultes ridicules que je vouais à des êtres merdiques qui n'ont jamais eu une once de principe et qui ne font que me décevoir sur le court ou long terme. Depuis que je suis ici, j'ai renié ma ville natale, mes proches, mon propre sang. Depuis que je suis ici, je conchie beaucoup de noms en espérant qu'il suffira de me le répéter pour que cela s'imprime dans ma cervelle.

Personne n'est indispensable.

Parfois, je me dis que les instants présents sont si parfaits, si anonymes et si libérateurs que je ne voudrais jamais revenir dans ce foutu pays, et encore moins dans cette foutue ville si c'est pour revenir à cette sordide mascarade des week-ends, où l'on boit sans envie, sans soif, pour éviter le silence, par peur de la solitude, par désir de masquer son angoisse si l'on croise un visage un peu trop familier.

Pourtant, je le répète : personne n'est indispensable.

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Si je le répète, je finirai par le penser.

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18 juin 2009

Ma rangeo dans tes dents

Au bout du compte, je contemple toujours les même cicatrices dans le miroir. Immenses, blanchâtres. Profondes. Appétissantes. Elles me rappellent le bon temps où je m'accrochais à n'importe qui à pleine vitesse sans craindre la violence de l'impact qui suivait.

 

Ca commence à me manquer. Tabac, alcool et benzodiazépines à foison. Il aura fallu attendre deux ans pour savourer de nouveau ces blessures-là. Cette irrésistible attirance pour ces choses moches sur le macadam ; vomi, mégots, vodka, chapeaux latex usagés et liquide séminal, tâches de sang isolées qui deviennent de plus en plus étendues. Quelqu'un s'est vidé de son sang dans mon avenue. Je flotte, mes muscles faciaux ne sont plus, je suis perdue quelque part dans la galaxie Tranxene, sur la Planète Tétraz en compagnie du capitaine Ethyl.

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Bonne année, MSTs et troubadours.
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